Chambre de Catherine

[Grande Salle]

Catherine arriva à sa chambre, aidée par Selimene qui la tenait par la taille. Maintenant que Catherine était loin des clients de la Grande Salle, elle laissait légérement paraître sa douleur lorsqu'elle appuyait un peu trop sur sa jambe. Aprés tout elle était seulement avec Selimene, et elle devait tout à fait savoir ce que cela faisait de se blesser en dansant. La danseuse l'aida à aller jusqu'à son lit sur lequel elle se laissa doucement tomber.

Elle étendit ses jambes sur son lit et remonta doucement sa robe. Au dessus de sa jambe droite, elle était un peu rouge et enflée. Il n'y avait rien de casser heureusement, mais peut être un petit soucis au niveau du muscle. Cela n'était encore jamais arrivé à Catherine, mais il fallait bien qu'une blessure de fatigue pointe son nez un jour ou l'autre. Elle parla sans lever la tête.

"Quelle soirée..."

Elle ne pensait pas que quelqu'un était allé chercher Laurec...

Elle avait pensé à tout sauf à ça. Ce qui l'importait, c'était de ne pas pouvoir s'occuper des clients qui l'attendaient ce soir.Et il ne fallait pas que Selimene reste avec elle plus longtemps, et la danseuse devait retourner dans la Grande salle. Sinon, là, il y aurait vraiment des problèmes...

Même si ça ne servait à rien, elle mis quand même un bout de tissu frais sur le genoux de Catherine, c'est pas ça qui allait la faire aller mieux et la courtisane le savait très bien, mais elle n'était pas médecin...
Elle supposa que Catherine avait du se froisser un muscle, c'était peut être la première fois que ça lui arrivait mais à Selimene ça lui été arrivé si souvent ...

Elle soupira en regardant la danseuse allongée sur son lit, elle ne pouvait pas rester, elle avait encore du travail et pas que se soir cette nuit aussi, elle savait qu'elle ne dormirait pas seule se soir ...Et ne savait pas dans quels bras elle se réveillerait...


"Repose toi.."

Elle n'avait que ça a lui dire, bien evidement elle ne s'en moquait pas mais elle ne pouvait pas rester et n'était pas du genre à montrer des marques d'affections, elle en avait déjà fait assez, elle lui fit un petit signe de la main avant de sortir ....

Quelques minutes plus tard, ce fut au grand patron d'arriver, à en juger par son front qui brillait, humide, il avait du courir pour venir, parce que evidement ceux de la grande salle, avait très vite exagérée en transformant la perte d'équilibre de Catherine, en malaise mais il ne vit que c'était pas le cas, elle était allongée sur son lit, la robe légéèrement remonter au dessus sur son genoux gonflé, ce n'est pas ce qu'il remarqua en premier, mais plutôt la superbe jambe en elle même, plutot que le genoux enflé...

Il s'avanca vers le lit, pour s'assoir sur le bord du lit, il savait que ce n'était pas du à un geste, un faux mouvement, il avait vu Catherine se démené pour son travail ces derniers temps, encore plus que d'habitude d'ailleurs, pas de doute que s'était de la fatigue...

" Comment tu te sens ?"

Selimene sortit en lui adressant un petit signe de la main. Elle avait bien fait de retourner tout de suite travailler, il ne fallait pas faire plus chuter les recettes de la soirée. Pas mal de clients avaient été déroutés par l’attitude de l’ivrogne envers les filles et étaient partis. Donc les courtisanes avaient perdu quelques clients, même si ce n’étaient pas de leur faute.

Puis se fut au tour de Laurec d’arriver dans la chambre de la courtisane. Il n’y était jamais entré en sa présence. Apparemment l’homme avait du courir pour arriver à la chambre de la jeune femme. Elle ne se doutait pas qu’il regardait plus sa jambe que son genoux et elle le regarda dans les yeux lorsqu’il s’assit prés d’elle au bord du lit. Elle se doutait bien que dans la grande salle, les gens ne s’étaient pas gênés pour déformer ce qui c’était réellement passé.

« Pas au mieux mais il y a pire »

Elle lui adressa un petit sourire.

Oui, elle était un peu fatiguée, et cette soirée lui avait mit les nerfs à fleur de peau. Mais là, elle se calmait doucement. Il faut bien avouer qu’avec la douleur omniprésente, elle n’avait pas d’autre choix. Elle était étonnée que Laurec se soit déplacé si vite pour elle…Et elle ne voulait pas penser à ce que lui avait dit Selimene.

Pendant quelques minutes, Jonathan ne sut que dire, il posa sa main sans appuyer sur le genoux de la courtisane se dernier était bouillant, il l'ota très vite pour lever sa tête croisant son regard...

Encore un regard auquel il ne pouvait pas résister, un peu de mal à se détacher de ce dernier. Il fini par baisser les yeux, il serait incapable de parler si il la regardait dans les yeux... c'était bien la première fille qui lui faisait cet effet et il detestait se sentir sous l'emprise de quelque chose, il ne voulait être dépendant de rien...

" Se soir tu ne bouges pas, si demain tu as encore mal je ferais venir un médecin de la ville..."

Oui autrefois, les danseuses avaient un médecin à leur disposition mais ce dernier avait aussi succombé à la syphilis, et là, Jonathan n'avait pas les moyens de le remplacer comme il l'avait fait pour le barman qui avait attrapé cette même maladie, Andrew était là maintenant .. mais hélas, les capacités d'Andrew se résumait qu'a vider des bouteilles dans des verres...

" Demain soir tu ne danseras pas, tu ne travailleras pas non plus... mais je tiens à ce que tu sois présente..."

Catherine sentit un instant à peine la main de Jonathan sur son genoux gonflé. Il la retira rapidement, quelque chose le mettait peut être mal à l’aise. Elle n’allait pas dire qu’elle n’aimait pas le contact de la peau plutôt douce de Laurec sur sa propre peau…Contrairement à beaucoup d’hommes, il n’avait pas les mains rugueuses et dures, qui ne sont pas agréables au toucher. Non, lui il avait des mains à la fois fines et fortes, douces mais qui avaient ce quelque chose de très masculin….

Il la regarda dans les yeux un instant avant qu’il ne détourne le regard et Catherine aussi, au même moment, pour une fois. Ce n’est pas qu’elle était mal à l’aise, mais soutenir se regard sans dévoiler tout ce qu’elle pensait été très dur. Elle ne pouvait pas dissocier cette franchise d’attitude et de paroles…

« Je serais là, je ne comptais pas ne pas assister à la soirée… »

Non, ça c’était tout bonnement impossible .

Elle se devait d’être là, quoi qu’il arrive, blessée ou non. C’était peut être un peu bête comme raisonnement mais c’était ainsi, elle avait des responsabilités, et si elle était blessée, c’était entièrement de sa faute, elle aurait du se ménager un peu.

« Je ne pense que appeler le médecin sera nécessaire… »

De plus, ça provoquerait des dépenses supplémentaires que le Moulin Rouge n’avait pas à effectuer…

Evidement Catherine avait la réponse attentue, la réponse d'une grande danseuse modeste qui ne voulait causer de dommages à personne et encore moins de dépenses au Moulin Rouge...

Jonathan s'attendait evidement à ce genre de réponse ça le fit sourire, il posa de nouveau son regard sur le genoux et le toucha de nouveau légèrement essayant de voir si la "blessure" semblait grave ou pas... Il reprit le morceau de tissu mouillé par Selimene, et le reposa sur le genoux de Catherine dans l'espoir que ce dernier finisse pas dégonfler totalement...

Il posa ensuite sa main sur la cuisse de Catherine sans vraiment s'en rendre compte.

" Oui peut être que ça passera, le rôle de médecin ne me va vraiment pas... Bien que je n'ai rien contre le fait de toucher les belles femmes blessées." lui lança t'il avec un sourire légèrement provocateur.

Elle sourit gentiment lorsqu'il reprit le tissu humide et frais pour le reposer sur son genoux. Cela lui fit du bien, et sa peau était un peu moins rouge. Certainement que Laurec s'attendait à cette réponse mais elle ne pouvait pas s'empécher d'être franche. Aprés tout , cette une de ses caractéristiques, et elle ne voulait réellement pas causer la moindre dépense supplémentaire au Moulin Rouge et surtout à Laurec... Depuis que sa mére l'avait quitté, et même avant, elle n'avait jamais supporté d'être un poids pour qui que ce soit...

Puis il déposa sa main sur sa cuisse doucement ,sans avoir l'air de s'en rendre réellement compte. Ca ne la génait pas au fond. Cette main douce sur sa cuisse...Elle était trés sensible au toucher,surtout si la personne qui posait les mains sur elle lui tenaint un peu à coeur...

"Le médecin peut être pas...Mais vous tenez trés bien le rôle de l'infirmier, c'est fort agréable..."

Elle lui rendit son sourire, doux mais un tantinet malicieux.

Lorsque cette dernière lui lança ce sourire si malicieux, Laurec se voyait bien approcher son visage de celui de la courtisane pour l'embrasser, l'entrainant doucement en arrière et remontant lentement sa main beaucoup plus haut...Encore une pensée pas forcément romantique, mais plutôt perverse et incorrecte, mais c'est le genre de sentiment que lui inspirait Catherine...

Une sorte d'attraction, des pulsions refoulés...mais à la fois envie de la toucher doucement comme si elle était fragile et de la découvrir lentement ...
Rahh, Jonathan eu le sourire aux lèvres rien que d'imaginer tout ça, si les gens pouvaient lire dans ses pensées parfois, ils en seraient choquer d'y trouver des pensées plus perverses les unes que les autres...

" Je préfères néanmoins mon statut de patron insupportablement pénible."

Toujours le sourire aux lèvres, il n'avait pas envie de retourner dans la grande salle, il serait bien rester là toute la nuit... mais il se voyait mal s'imposer devant sa courtisane...Il fini par se relever, otant sa main de la cuisse de Catherine.

' Tu dois te reposer j'imagine, je vais te laisser, si tu as besoin de quelque chose, n'hésites pas à secouer ce tas de vieilles servantes en faisant des caprices."

Catherine ne se doutait pas un instant de ce que Jonathan était en train d'imaginer, mais elle n'allait pas dire qu'elle n'y avait pas songé elle même. Elle aurait apprécié qu'il l'embrasse là, qu'il se décide à faire quelque chose parce que cette situation n'était pas particuliérement plaisante. Ne pas savoir quoi faire, ne pas savoir comment réagir...

"Mais qui a dit que vous êtiez "Insupportablement pénible" ?"

Elle lui sourit.

Elle ne le trouvait pas si pénible que cela mais elle avait bien envie de le taquiner, maintenant que l'atmosphére s'était un peu détendue entre eux. C'était agréable de pouvoir plaisanter légérement avec lui, elle n'était pas d'humeur à être sérieuse, elle était peut être fatiguée physiquement mais moralement c'était peut être -certainement- pire. Ou du moins autre chose qu'elle n'aimait pas. Elle était loin d'être déprimée toute fois.

Puis Laurec se leva, il voulait la laisser se reposer... Elle aurait bien aimé qu'il reste un peu plus longtemps plutôt que de partir...Elle aurait pu tenter quelque chose mais elle ne savait pas comment il le prendrait... Aprés tout il n'y avait peut être rien n'à perdre, et tout à gagner...
Il ne s'était pas encore éloigné, et sa main quitté juste la cuisse de Catherine lorsqu'il se releva.

"Je ne suis pas vraiment capricieuse..."

Elle attrapa cette mains avec douceur, de ses mains fines et blanches .

"Vous ne voulez pas rester encore un peu...?"

Elle avait légérement rougit certes, et détournée les yeux à peine un instant mais ses deux émeraudes scintillantes avaient eu vite faite de se replacer dans le magnifique regard de Laurec.